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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-02-16 | [Este texto deve ser lido em francais] | Submetido por Guy Rancourt À Margarita Manso Que voit-on briller là-bas sur les balcons haut-perchés ? Ferme la porte, mon fils, j’entends onze heures sonner. Dans mes yeux, sans le vouloir, quatre lanternes reluisent. Ce sont ces gens-là sans doute en train d’astiquer les cuivres. * Gousse d’ail, métal mourant, la lune qui décroît pose une jaune chevelure sur des tours de couleur jaune. Toute tremblante, la nuit frappe aux carreaux des fenêtres, poursuivie par mille chiens qui n’ont pu la reconnaître et l’odeur du vin et d’ambre venue des balcons pénètre. * Des vents de roseaux mouillés et des bruits de voix vieillies, résonnaient ensemble sous l’arc brisé de la minuit. Les bœufs dormaient et les roses. Seules aux balcons alors les quatre lueurs criaient furieuses comme saint Georges. Les femmes de la vallée traînaient leur sang d’homme, tristes. Sang calme de fleur coupée et amer de jeune cuisse. De vieilles femmes du fleuve gémissaient au pied du mont un instant infranchissable de chevelures et noms. La nuit est carrée et blanche aux façades des maisons. Des séraphins, des gitans jouaient de l’accordéon. Mère, quand je serai mort, fais-le dire à ces messieurs, préviens-les du Sud au Nord par des télégrammes bleus. Sept hurlements, sept saignées, sept pavots à double sphère, dans les salons ténébreux d’opaques miroirs brisèrent. Pleine de mains à couper, de fleurettes en couronnes, la mer de tous les serments je ne sais où roule et sonne. Et le ciel claquait les portes au bruit du bois bousculé lorsque criaient les lueurs sur les balcons haut-perchés. Traduction de Line Amselem (Federico Garcia Lorca, Romancero Gitano, 1928)
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